Ismène

Ce monologue raconte le mythe d'Antigone du point de vue de sa sœur, la méconnue Ismène. On y présente une femme vieillie, invitée à venir donner sa version des faits sur le sort de sa famille tristement connue.
Fréchette réinvente le mythe en supposant qu'Ismène serait bel et bien coupable elle aussi du crime commis par Antigone, celui d’avoir enterré leur frère honni. C’est l’orgueil d’Antigone qui aurait poussé cette dernière à s’approprier l’entièreté du crime, pour qu’elle seule jouisse de la gloire des martyres.
Fort habilement, voire imperceptiblement, la pièce passe d'un ton timide, celui d’une conférencière maladroite, à une vibrante performance tragique où l'actrice incarne à elle seule tous les protagonistes : Antigone, Créon et elle-même. Ismène est une pièce à la fois délicate et extrêmement forte, qui questionne la réelle efficacité des gestes radicaux, qui prône la paix, et le compromis. En effet, où se trace la ligne entre compromis et lâcheté?