Marée haute

Marée haute est une plongée dans une aventure d’étrangeté théâtrale, un cri cathartique pour les âmes étouffées par l’impuissance du monde actuel. Poire (Dalia Jaja), incapable de pleurer sa mère Béné (Marie-Thé Morin) disparue, traverse une forêt calcinée et une mer imprévisible. Ici, les crocodiles deviennent des légendes, les morilles de feu envahissent, et une eau noire monte. Entre les murmures du mycélium, un monsieur météo au corps brûlé nommé Voix (Alain Doom) et une apparition improbable appelée X (Mauricio Campbell-Martinez), Poire doit trouver un chemin improbable, une sorte de Yellow Brick Road pour une ère marquée par le chaos et la résilience. Portée par une écriture qui mélange absurdité, tension et éclats d’humour noir, la pièce de Marie-Claire Marcotte choque par son rythme imprévisible et sa capacité à transformer l’écoanxiété en un terrain fertile pour imaginer de nouvelles façons de survivre. Grâce à une facture visuelle sensible conçue par Tiffany April et une ambiance sonore imaginée par Martin Dawagne, Marée haute dérange, étonne et révèle l’extraordinaire caché au cœur de l’ordinaire. Normaliser l’anormalité, c’est rendre l’anormal normal.